Il faut agir comme si l’action était bel et bien possible…
Cette citation de Thorkell le Rouge est au fil du temps devenu un véritable principe pour de nombreux guerriers de notre peuple. Elle nous rappelle que lorsque la situation semble désespérée, parfois seul un acte a priori invraisemblable peut renverser les choses.
Il faut agir comme si l’action était bel et bien possible…
La détermination est la clef du succès. La victoire n’est jamais assurée. Mais la défaite non plus…
Est-il besoin de rappeler cette fameuse expédition de Thorkell contre les Khansheks du Roi Cuthbert ?
Les soixante Norjdiks avaient été imprudents. Ils s’étaient beaucoup trop enfoncés dans les terres de leurs ennemis. Ils se trouvaient maintenant en haut d’une falaise, en face de la mer.
Plus moyen d’avancer.
Cuthbert avait eu le temps de rassembler ses troupes. Au bas mot : 200 hommes. La manœuvre d’encerclement avait été parfaite. Les Norjdiks étaient faits comme des rats.
Mais le rat, n’est-il pas l’incarnation de Quoedrin … ?
La nuit était sombre. Lorsque le jour se lèverait, le combat serait bien trop inégal et les guerriers du nord, malgré leur valeur, seraient submergés.
Thorkhell réunît ses guerriers et leur tint ce discours demeuré intact dans nos mémoires :
Frères !
Nous avons mené de nombreuses batailles ensemble, toutes plus glorieuses les unes que les autres. Allons nous laisser Cuthbert nous saigner comme des porcs ou agirons nous en guerriers dignes de Gor !
Mes amis : il y a des moments où on ne peut agir que d’une seule façon pour survivre, si invraisemblable puisse-t-elle sembler ; alors on agit comme si l’action était bel et bien possible.
Nous traverserons leurs lignes et leur campement ce soir. Prions Audric pour qu’il nous protège et nous permette de rejoindre les forêts profondes et salvatrices du nord.
Soixante hommes à pied, traversant un territoire inconnu. En face : 200 hommes connaissant la moindre parcelle de terre, le moindre monticule.
Sur le papier, c’était impossible.
Les sentinelles allaient donner l’alerte. C’était certain.
Seulement voilà … il n’y avait pas de sentinelles.
Sûr de sa victoire Cuthbert n’avait pas respecté cette règle élémentaire de l’art de la guerre.
Les Norjdiks firent leur sortie. Une ruée à l’aveugle dans le noir. Il traversèrent le camp royal, trouvèrent des hommes buvant ou endormis, en tuèrent une quarantaine et s’emparèrent même de deux otages. Le hasard voulut que ces deux prises aient du sang noble. Cette capture permit à l’armée Norjdik de rejoindre ses bases sans être poursuivie…
Il faut agir comme si l’action était bel et bien possible…
Alors, elle le devient.
HJ : Pour écrire ce texte, je me suis inspiré du Dernier rayon du soleil de Guy Gavriel Kay.